Et voici la partie active publique des échanges de souvenirs du Forum qui reprend et se continue en place publique ....
Vous avez la parole.
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Chers amis, anciens de Gassendi, nous vos souhaitons de passer d'excellentes fêtes de fin d'année 2022 et nous vous présentons nos meilleurs vœux pour l'année 2023.
Nous avons reçu avec ses bon vœux un poème de Pierre Ragolski relatif à notre ancienne vie au Lycée. Merci du partage.
Je profite de l'occasion pour rappeler que le Forum -quelque peu délaissé depuis les années Covid et l'ouverture parallèle d'un "chat" WhatApp - reste ouvert à qui veut s'y lancer et nous faire partager ses infos, souvenirs, documents, photos ou réflexions.
Voici le poème de Pierre sur Le Lycée Gassendi
Le lycée Gassendi
Du redouté lundi
Au joli
samedi
Gym l'après midi
Certains restaient dimanche
Non pour pêcher la tanche
Car colles en
avalanches
S'en payaient une tranche
Nous avons tous appris
Et aussi bien écris
Et nous étions
épris
De ses vieux murs tout gris
Nous n'étions pas très mous
Les profs de mauvais goût
On les a rendus
fous
Ça mangeait pas de sous
Certains étaient sévères
Et parlaient de la guerre
On les écoutaient
guère
Dedans les murs de pierre
On se souvient des pions
C'était pas des champions
De cross ou
natation
Mais de pauvres lampions
Pendant les longues heures
Les profs parlaient labeur
Et de tous les
malheurs
Nous on rêvaient bonheur
Dehors on jouait aux billes
Et il y avait des filles
Avec des yeux qui
brillent
Ça levait la brindille
À la rentrée des classes
Chacun prenait sa place
Bien au fond de la
classe
Pour pas laisser de traces
Certains allaient devant
Avec pour paravent
Le haut bureau
souvent
Du maître s'élevant
L'école buissonnière
Était affaire entière
On passait la
rivière
Pour aller boire des bières
Dans cette grande école
Et malgré toutes les colles
Il fallait
qu'on rigole
En rêvant qu'on décolle
Pierre RAGOLSKI
Chers amis de Gassendi,
Je me joints aux précédents pour venir nous souhaiter une bonne et néanmoins heureuse année 2021.
Malgré la pandémie qui nous frappe et à laquelle, j’en suis persuadé, forts de cette adversité, nous allons finir, une fois de plus dans l’Histoire, par faire face.
En nous souhaitant toutefois qu’elle produise enfin quelque enseignement de rééquilibrages structurels dans une mondialisation élitiste triomphante où la logique mercantile du seul meilleur dividende et du moins disant social, désormais prioritairement « à la barre » dans nos « gouvernances épicières et banquières », en vient à déréguler à tour de bras et laisser sur le carreau ce qui faisait le sens de nos vies, celui des valeurs psychologiques et culturelles transmises et des savoir-faire tout aussi bien scientifiques, humanistes, qu’industriels des Hommes et des progrès civilisationnels qu’ils s’étaient transmis et avaient acquis par synergie de leurs intelligences et mérites. Au nom des dérives prometteuses dans lesquelles nous nous sommes tous pris, celles d’un impérialisme marchant qui ferait la loi pour notre bien, celles dites "du marché-roi" et des "affaires" avant tout, petit à petit le sens motivant de ce qui fait avancer l’humanité à travers les structures sociales et institutionnelles, qu’ils avaient crées pour cela, risque de se perdre…
Dans cette logique financièrement intéressée, mais en son fond égoïste inhumain et acéphale, nos entrepreneurs et nos chercheurs et ingénieurs les plus brillants et inventifs mais les moins désintéressés nous quittent. On découvre que les principes actifs de nos médicaments dépendent des livraisons chinoises, que les stocks de masques ont été abandonnés pour réduire nos coûts civisationnels et sociaux, que le lien social, les valeurs et savoirs à transmettre, hérités de nos pères, se délitent, que nos métiers pourtant les plus essentiels à la vie, à sa transmission et à son maintien, tels ceux de l’enseignement, de la santé, de la justice, de l'ingénierie se ringardisent, se dévaluent voire se paupérisent en se vassalisant au profit de ceux qui servent directement au mieux la progression des affaires….
Mais, j’ai néanmoins espoir qu’à l’échelle de l’Histoire, les autruches plus ou moins voulues que nous sommes bien souvent devenues devant nos écrans et dans nos galeries marchandes, vont sortir peu à peu du sable la tête béate d’hypnose consommatrice pour retrouver d’autres sens plus enrichissants à leurs vies collectives civilisées pour les reprendre en main autrement.
C’est pourquoi, je vous souhaite de faire face à l’adversité au mieux du génie de chacun et de vous orienter ainsi vers la meilleure année 2021 possible.
Nous allons tous ensemble bientôt venir à bout de cette pandémie.
Michel Berlin
Vol en ULM au-dessus du pays de Seyne en Aout 2021 par l'enfant du pays Claude Savornin (voir le commentaire dans son message ci-dessous)
Claude Savornin (mercredi, 22 septembre 2021 15:31)
Vol en ULM au-dessus du Pays de Seyne - été 2021
Voici quelques photos du Pays de Seyne que j’ai survolé cet été, avec changement de cap au dessus de ma maison puis survol du lac de Serre Ponçon et de Gap.
J’ai embarqué dans un ULM à l’aérodrome de Gap Tallard où j’avais effectué mon baptême de l’Air en 1963 ayant effectué la préparation militaire air au lycée gassendi.Surprise au départ: mon Maître le
Professeur Georges Casanova(85 ans) avait été à ma place 15 jours plus tôt.IL est un ancien de Santé Navale. Et lui a ‘’piloté ‘’ l’appareil car ayant fait du moto planeur depuis 30 ans
environ.
Malheureusement les photos que j’attendais le plus sont floues car l’on est énormément secoués , l’appareil étant très léger (moins de 300 ks) et les courants ascendants comme descendants, très
importants en montagne .
J’ai eu un peu l’impression de vivre les débuts de l’aviation: très froid avec un courant d’air terrible même si ces appareils ressemblent maintenant à de petits avions.Le bruit est considérable et
on ne peut correspondre qu’avec les micros .Un avantage par rapport aux avions de chasse dans lesquels j’ai volé quand j’étais dans l’Armée de l’Air: absence d’odeur d’huile et de kérosène brûlés
dans la cabine .Ces appareils fonctionnent à l’essence.
Vous verrez sur les photos le fort Vauban de Seyne où Michel Henry, Lucien Tron et Lucette et Dédé Jaubert , Marie claude Monchablon...sont venus me soutenir lors de la présentation de mon ouvrage de
poésies ce dont je les remercie vivement.
Dans les retours que j’ai eus, les Préface et post face ont été très appréciées . Encore merci à Michel Berlin et à Marie Claude Monchablon.
N’hésitez pas à me questionner sur les photos qui concernent:
• la vallée de la Durance à Gap Tallard après le décollage,
• - Seyne et son fort vauban
• - L’intérieur de l’ULM et Roche close+ le massif des 3 Evêchés.
• -le sommet de la station du Grand-puy
• -Ma maison au centre de la photo: à 1350 m d’altitude et à 3 kms du crash de la German Wings et de la maison du Pr D. Raoult.
Merci à Michel Berlin et à Michel Henry de faire suivre à tous les Gassendiens;
Avec mes respects à Monsieur L’Amiral M. Olhagaray et mes amitiés à toutes et à tous.
Claude savornin
Blagounette des rails sécants de M. Pierson
Tout le monde se souvient de M. Pierson, disparu tragiquement en 1963, et qui serait ravi d'entendre ce qui suit !
M. Pierson adorait faire de la théorie pendant les cours : par exemple je me souviens que le pauvre Aliaga montrait comment lancer le poids , en le maintenant sur son épaule, une jambe arrière
dans l'air, un bras tendu et il attendait , immobile, que M. Pierson termine sa théorie du lancer !
Il nous avait aussi raconté que pendant un cross, un prof de gym s'était fait une entorse en mettant le pied dans un trou, et il montrait comment suivre le mouvement de la jambe pour éviter la
torsion de la cheville , et faisait semblant de tomber ...(évidemment çà ne lui arrivait jamais à lui, le malheureux prof c'était M. Auzet , je crois )
Et l'hiver, disait-il, il ne sortait qu'avec un blouson malgré le froid, et ne s'enrhumait jamais , ne comprenant pas pourquoi les autres mettaient des manteaux
Le plus fort c'est qu'il avait raison car rien ne lui arrivait !
Et quand il pleuvait et qu'on ne pouvait pas sortir ou qu'il ne voulait pas, il racontait des histoires (plusieurs fois la même souvent), histoires qui ont du faire le tour de la salle des profs
; par exemple il disait " qu'il n'y a que 2 métiers dans la vie : sous-pape et ingénieur , parce que quand on est ingénieur on est dans les soupapes ", qu'il faut breveter ses inventions, par
exemple si on a inventé les patins à roulettes carrées , etc...
Il faisait du judo et avait monté avec des élèves un sketch de bagarre dans lequel les vainqueurs gagnaient grâce à leurs prises de judo ; ce sketch, je l'ai vu pendant une fête de fin d'année
sur le terrain de l'ancien lycée de filles
Mais tout çà je l'avais déjà dit en partie ; par contre il me revient une anecdote oubliée , racontée par lui et que je vais essayer de transposer le plus fidèlement possible ; cette anecdote est
connue depuis qu'il y a des trains , elle est usée, elle est bien vieille , elle est ...éculée ! Mais elle est racontée à Gassendi ou il y a toujours quelque chose en nous ; à l'époque , nous ne
la connaissions pas et on croyait qu'elle était inédite.
________________
Cela se passait quand j'étais en Troisième en 1960 (une paille depuis que la Terre tourne ); on avait Gib.. (pardon : Eysséric ) en Maths et Pip... (pardon : Pierson) en sport
Un jour qu'il pleuvait et qu'il restait 10 ou 15 minutes avant la sonnerie il nous affirma qu'il lui était arrivé une drôle d'aventure avec Eysseric, mais qu'on devait garder le secret et nous
l'avons juré en chœur.
Eysseric à l'époque venait de Sisteron par la micheline à la gare de Digne, et un jour en regardant les rails défiler , il dit à Pierson qu'il les avait vus se rejoindre au loin, mais sans
apercevoir à quel endroit exact et çà le travaillait depuis, il en était malade.
-----Et alors, raconte Pierson, il me demande de venir avec lui à la gare pour voir à quel endroit il y a le point de contact des rails
-----Tu comprends, me dit-il, en Maths on apprends que 2 droites parallèles ne se coupent jamais, alors il me faut trouver le point d'intersection des rails, tu as une voiture, tu m'emmènes à la
gare, on n'a qu'à marcher entre les rails jusqu'à ce qu'on le trouve (Pierson avait , je crois , une vieille Panhard , qui faisait un bruit de casserole)
------Alors, poursuit Pierson , on part de la gare en marchant entre les rails, moi en short et blouson , lui avec sa blouse blanche et son cartable qu'il ne voulait pas lâcher, cigarette au bec
; il marchait vite et je le suivais difficilement car je suis plus petit que lui, je sautillais sur les traverses ; et on avait déjà bien avancé quand je lui dis de ralentir car on finirait bien
par y arriver, mais il accéléra ; et plus il allait vite, plus le point cherché s'éloignait , et plus le point s'éloignait, plus il accélérait !
------On y est presque , me dit-il, je crois que je vois l'intersection qui se rapproche !
------Mais je ne voyais rien et lui dit d'abandonner car il allait falloir revenir et le temps s'écoulait ,on allait y passer la journée , le paquet de cigarettes se vidait, j'avais mal aux
pieds, moi !
------Mais non, répondit-il,ce serait ridicule d'abandonner alors qu'on y est presque, on se rapproche du but , tu pourras chanter sur tous les toits que nous avons trouvé !
------J'avais peur car un train pouvait surgir devant nous ou derrière, et je n'arrêtais pas de regarder en arrière pour voir si on n'allait pas se faire écraser !; et ce qui devait arriver
arriva : un train fit son apparition devant nous et j'ai eu juste le temps de pousser mon ami sur le côté , car il ne voyait plus rien , sauf ce diable de point d'intersection qui demeurait
inaccessible !
Finalement , 20 cigarettes plus tard , épuisés, nous nous sommes assis sur les rails et il jura qu'il reviendrait et réussirait : "Au diable ces maudits rails, dit-il, qui n'arrêtent pas
d'être sécants, mais à quel endroit ? Euclide va se retourner dans sa tombe !"
-------Soudain Eysseric se retourna et cria en regardant la voie derrière lui au loin : " Mince, on l'a dépassé !! " , et il faillit en pleurer
______________
Alors on éclata tous de rire car on ne s'y attendait pas , et je crois qu'on a même du applaudir, car Pierson , les histoires il savait les raconter !
Et il nous avoua que le retour fut plus qu'éprouvant (le mot est faible) , il fut sanglant : " c'est sur les genoux que nous sommes arrivés à la gare, la blouse d'Eysseric était en charpie
, et ce point d'intersection qui nous fuyait d'un côté et de l'autre en s'évanouissant..., même le chef de gare s'est inquiété et a failli appeler une ambulance".
------- Plus jamais Eysseric ne reparla de cet échec, et je vous demande de ne pas le raconter , cela l'attristerait et il pourrait se montrer méchant , nous demanda Pierson
A ce moment la sonnette sonna et nous sortîmes sans plus y penser.
Mais l'histoire n'est pas finie : nous avions cours de Maths quelques jours après , mais on croyait qu'aucun de nous n' oserait en parler à Eysséric
C'était sans compter sur Manent (qui sera le "rabatteur" en 1ère en faisant voter pour Ardala comme responsable des carnets de note ) qui n'avait pas sa langue dans la poche ; il attendit
que le cours soit fini, puis demanda soudain au prof :
------Monsieur , les rails, ils étaient parallèles ?
Nous avons éclaté de rire , évidemment , Eysséric est resté muet un bon moment, on a même eu peur qu'il se mette en colère, mais il demanda seulement à toute la classe:
------Comment s'appelle votre professeur d'éducation physique?
Et nous de nous esclaffer de nouveau , mais il n'y eut plus de commentaires et plus personne n'y pensa.
Et on avait compris que Pierson avait du raconter cette blague devant ses collègues ou autres et que Eysseric l'avait entendue.
Gérard Mathieu
M. Berlin (samedi, 21 juillet 2018 11:53)
J'ai aussi fait partie, en 5ème je crois avec feu mon copain Etienne Granon, (puisqu'en sixième nous avions Lambert dont le fils était dans notre classe), de ce petit groupe qui devait jouer à une fête de fin d'année au Lycée de filles cher à notre ami Jean-Louis, le sketch de judo et de lutte Gréco-Romaine dont parle Gérard. Lui qui se souvient, on ne sait trop comment, de tant de petits détails de choses vraiment très ... anciennes... Nous avions répété très longtemps à l'avance, au gymnase, pendant de nombreuses séances de gymn que j'aimais bien.
M. Berlin (jeudi, 21 juin 2018 09:45)
Eysseric connaissant Pierson, de bonne grâce feinte ou non, a dû servir de clown dans cette histoire à la mords-moi la parallèle.
Pierson a été notre premier prof de gymn en 6ème classique en 56, tout comme Vigné, alias Slim, avait été le premier prof du lundi matin de rentrée 56.
Qui ne se souvient du 60 m le long du mur en bas, et puis de la corde lisse au gymnase après... Pierson aimait la Gymn et les mouvements populaires. En 6 ème nous avions préparé une fête, je me
souviens, au cours de laquelle notre classe devait offrir un spectacle de mouvements d'ensemble. J'en faisais partie. On entrait tous en short et "marcel blanc" en faisant la roue. Puis il y avait
des mouvements d'ensemble et, me semble-t-il, des roulades sur tapis avec amorti sur les bras. Il nous avait même enseigné, toujours pour ce spectacle un peu de lutte Gréco-Romaine et des
roulades-chutes de judo en tapant fortement du plat de la main sur le tapis (ou sur le sol) pour contrer l'onde de choc ... Avec des copains, fort de la supposée puissante vertu de cet enseignement,
on s'amusait même "bêtement" à s'entrainer en récréation à faire ces roulades spéciales, et censées être et paraître totalement "indolores", hors tapis sur les pierres de la galerie...
Quand je disais qu'il a une mémoire d'éléphant de Gérard. Ne voilà-t-il pas qu'il nous en envoie encore quelques régurgitations piquées des vers... Il a raison d'écrire ainsi, déformés ou pas et donc comme ils lui viennent, ses souvenirs de Lycée, "le Gérard". Ca nous "boostera" peut être les nôtres, en nous incitant à rebondir sur les siens. Je vous les mets ci-dessous en ligne.
Un peu de statistique , puis de texticules (petits textes) peu glorieux , certains inédits.
Et puis du fantastique, comme d'habitude, comme toujours
C'est le soir que j'apprends le mieux en lisant, en pensant ou en méditant , le matin je lis sans retenir car je suis un être de la nuit qui pense quand les autres dorment ; or nous savons tous qu'il vaut mieux apprendre le soir car la nuit aide à mémoriser , plutôt que le matin : c'est pourquoi un certain professeur ( que je ne nommerai pas mais il se reconnaîtra) m'avait mis un zéro en m'interrogeant un matin, et j'étais le premier interrogé par ce prof alors que je venais d'apprendre ma leçon une heure avant , mais je suis resté muet, hélas ! Et un certain élève responsable du cahier de notes a écrit ce Zéro noir sur blanc (il se reconnaîtra lui aussi) ; j'aurais appris cette leçon la veille au soir et j'aurais eu 18 à l'aise, alors pourquoi remettre cette histoire sur le tapis ?
Parce que , si pour certains la nuit c'est fait pour dormir, pour d'autres comme moi c'est fait pour réfléchir ou pour "cauchemarder" , et cette nuit j'ai bondi dans mon lit, car je me suis souvenu avoir récolté un autre zéro l'année suivante dans les mêmes conditions (leçon apprise le matin et j'étais encore le premier interrogé de l'année par cet autre prof)
Mais ce que j'avais oublié c'est que cette douce plaisanterie m'est arrivée une 3ème fois, pas dans une classe mais dans un stage, quelques années après (un stage qui n'a rien à voir avec un cours à réciter)
Alors réfléchissons un petit peu : environ 25 élèves dans la classe la première fois et le prof ne nous connait pas encore, encore 25 élèves dans une autre classe la deuxième fois et cet autre prof ne nous connais pas non plus, environ 50 personnes au moins dans ce stage dans lequel je vient d'arriver, et moi qui suis présent les trois fois , je suis interrogé le premier à chaque fois ??
Statistiquement, est-ce que c'est possible et peut-on calculer combien de "chances" j'avais d'être interrogé le premier ?
En réalité je pense que la question est biaisée, car chaque prof était devant une liste de noms classés par ordre alphabétique, la tendance est forte de choisir un nom vers le milieu ; or la lettre M est vers le milieu de l'alphabet , j'étais le seul à m'appeler Mathieu, ils ont peut-être compté vaguement sans s'en apercevoir le même nombre de noms en haut et en bas, c'est possible ; rien à voir avec 3 sacs de 25, 25 et 50 billes avec une bille rouge dans chaque sac qu'on retire 3 fois en piochant au hasard une seule fois dans chaque sac
A moins que mon nom soit prédestiné, car Saint Matthieu c'est biblique
C'est donc un faux hasard, si Raynaud était encore là, il pourrait m'aider ; mais je compte sur MB le grand psycho-thérapeutico-analyste ou sur RF le grand physico-quantico-chimiste pour trouver la solution !
Et je cherche si je n'ai pas un quatrième souvenir caché dans ma mémoire avec encore la même coïncidence du premier interrogé.
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Un autre micro souvenir sur le "Tour de l'ermitage" cher à Pierson (déjà raconté, mais pas entièrement, sinon tant pis si je me répète et si je radote , vous n'avez qu'à en faire autant !) : un jour qu'il nous envoie faire le tour en partant de la route de Nice , en nous attendant de l'autre côté devant l'entrée du lycée, chronomètre en main , on décide de "couper", Baret ayant relevé à quel endroit (qu'il connaissait bien car il habitait dans le coin) ; mais arrivés de l'autre côté, en faisant le guet il aperçoit le prof qui surveille l'arrivée , donc on attends un peu et on surgit de derrière les platanes quand il tourne la tête
Il y avait un petit réduit pour mettre ou enlever son short et ses baskets , quand soudain Pierson m'appelle dans son bureau pour me demander quelque chose , et je tremble comme une feuille ; mais Aliaga me dit que s'il me demande pourquoi j'ai coupé , je n'ai qu'à dire que j'étais fatigué ( qu'est-ce qu'il est sympa Aliaga !) ; finalement c'était pour un papier à compléter
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Tout ceux qui ont eu Raynaud en classe lui reprochaient sa sévérité dans sa notation, et on tremblait devant lui !
En fin de 3ème, un jour qu'on attendait la sonnerie dehors en face du lycée , un élève de Seconde ou Terminales discute avec nous et nous dit qu'en Seconde (on savait avoir Raynaud l'an prochain), avec Raynaud "c'est 20 ou 0" : on en a tremblé car il nous a fait peur, à tel point que Baret a demandé si on ne pouvait pas le faire partir ! (je crois que cet ancien élève s'appelait quelque chose comme Marchi ou Marquis )
Et les mauvaises langues racontaient qu'un jour en examen ou autre, Raynaud aurait plongé sa main dans le corsage d'une élève fille, pour en retirer des " pompes " qu'elle y avait glissées (certainement des formules de maths)
Cependant il nous avait dit un jour que si on ne travaillait pas plus de 40h par semaine , on n'aurait pas le Bac ; Raynaud défendait les fonctionnaires , c'était une de ses qualités; on lui reprochait de ne faire que 17h par semaine (qui çà ? les "Travailleurs" ? )
Bizarrement Bernard aussi défendait les fonctionnaires quand il disait que les ouvriers devraient essayer de s'instruire le soir en rentrant chez eux (tu parles : ils sont au bistrot !)
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Mais il y avait aussi Queyrel , redoutable en latin en 1ère, car on avait une version latine à traduire tous les 15 jours environ et certains avaient chez eux la traduction , difficile à trouver à l'époque ; mais le prof le savait car ces traductions étaient trop bien faites et ne suivaient pas le texte mot à mot ; mais on pouvait toujours les arranger ; la libraire Mme Sicard (la blonde "Violette") avait reçu l'ordre de Queyrel de ne pas nous les vendre, je le sais parce qu'elle me l'a dit quand j'ai voulu en acheter une !
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Mais ces anecdotes m'ont épuisé , peut-être une autre va me revenir avant de conclure , et j'ai bien gagné un punch citron en attendant que cette dernière arrive, et si elle n'arrive pas , ces micro souvenirs suffiront bien
Mais voilà que ma femme vient pour lire mes anecdotes derrière moi :
----J'espère que tu n'as pas dit de mal encore de tes profs ?
----Au contraire, c'est de moi que je dis du mal , pour les autres j'insinue sans dire , et puis je suis d'accord pour une fois avec tout ce qu'ils disent ; un cauchemar, çà suffit , un deuxième m'achèverait, dis-je sans conviction .
----Tu ne parles pas de tes profs d'histoire ?
---- Ah! Tu veux dire de Varcin : c'est Varcinovitch, donc sans objet , et de Braun : mais ce n'est pas Von Braun ! ? Ils n'ont pas de pouvoir contre moi
----Je veux lire cette anecdote avant que tu l'envoies !
----Mince ! trop tard, j'ai appuyé sur "envoyer" à MB et à RF !! Mais je peux leur dire de ne pas la lire et de l'effacer !
----Tu parles : ils vont se jeter dessus ! Et puis d'abord , qui est ce MB ?
---- Il s'occupe de ceux qui ont le moral à zéro , et il remonte ce moral jusqu'à 10 sur 20 , ce qui est remarquable ; c'est pour çà qu'il est psy honoraire et c'est un véritable "Coach". Il utilise ce qu'il a inventé : à savoir la machine à remonter le moral , il en parle sur Pilebook ; cette machine sera peut-être en vente sur "A ma zone" et "Le Bon Coincoin"; mais attention ! Il faut un psy pour apprendre à s'en servir, car seul on s'égare ; cependant moi je n'en ai pas besoin car je me "coache" tout seul.
----Et qui est ce RF ?
----Il est spécialiste de physique quantique, il manipule des équations et jongle avec des quantas
----Késaco kanta ? A quoi çà sert ?
---- C'est pas kanta, mais quantas : çà sert à naviguer dans le temps, à retourner dans le passé et à deviner le futur , ou bien à deviner le passé et à retourner dans le futur , je ne sais plus ; peut-être que j'aurai besoin de lui un jour (je ne savais pas que çà arriverait bientôt), c'était quand même mon prof de physique !
----Dites-moi que je rêve ?
----Mais non, tu te trompes, c'est moi le rêveur de la famille !
----Tu ne crois pas que tu y navigues un peu trop en ce moment dans le passé , car ce qui est passé ne passera plus ?
----Mais non , très peu, car je reviens toujours au présent en quittant le passé
----Un jour tu y resteras dans ton passé !
----Chic ! Je rajeunirai alors
----Si tu continues à te moquer de tes profs , ils se vengeront encore
----Je ne dis plus maintenant du mal d'eux, je relate des faits qui ne concernent que moi et qui sont rarement flatteurs ; avec Raynaud, je m'étais simplement trompé et il ne va pas me faire cauchemarder deux fois ! Donc pas de vengeance de part et d'autre.
Et je ne risque plus rien , car n'oublions pas que : " Je me réserve la vengeance , dit Le Seigneur ! " (Ecclésiaste) ; et je prie le ciel de ne plus rêver de Gassendi.
----C'est çà, compte sur le ciel pour te protéger ! Enfin , puisse le ciel t'entendre !
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Mais le ciel resta sourd à mes prières, car je résonnais comme un tambour, comme on va le voir plus bas !
Et j'éteignis l'ordinateur
Puis j'allai me coucher tranquillement, l'esprit en paix après cet effort intellectuel ; et je sombrai dans un sommeil sans rêves....
Gérard Mathieu
Pierre-Jean Roche (mardi, 01 janvier 2019 22:54)
Une bonne année 2019 à tous.
Vous êtes toujours les bienvenus lorsque vous passerez près de Forcalquier.
Amitiés.
Pierre-Jean Roche
En cette période festive de fin d'année, le souvenirs familiaux et familiers remontent, bon vin aidant ou pas.
Les Gassendiens forment aussi une sorte de famille. Ils ont tant de souvenirs de jeunesse à revivre en les partageant.
En voici un autre, délicieux, que nous offre notre ami Claude Savornin. Quelle mémoire Claude! Et quelle érudition quant à la vie bas-alpine!
Merci de ce retour temporaire à la fraicheur émouvante de notre enfance.
Ah! Dur, dur, la galère des tristes ballades obligatoires de groupe au Cousson, en rang par deux, les Dimanches de "colle".... Ou même sans "colle" du tout, au début, tous les jeudis ... ! Tu parles d'une sortie qu'elle était folichonne!
Le "Tampinet" : ça vous dit aussi quelque chose n'est-il pas?
Chacun ses associations. Et ses souvenirs marquants.
Pour ma part, entr'autres souvenirs des sorties du Dimanche , dans les petites classes de fin des années 50, c'est là où il y avait les "auto-tamponneuses". Seul véhicule à notre portée pour y charrier ou y "tamponner", pour de vrai ou fantasmatiquement sa "belle". Ça me rappelle que celle de mes rêves d'époque, belle et inaccessible comme il se doit, romantisme oblige, s'appelait Danielle.
On y entendait en boucle la chanson de Dalida "Marjolaine". Marjolaine, toi si jolie, Marjolaine le printemps sourit" "Marjolaine, j'étais soldat ... ". C'était du temps de la guerre d'Algérie. Certains, parmi nos aînés moustachus du Lycée, étaient déjà partis ou allaient y partir. Dans les deux sens du mot d'ailleurs. Coup de bol, ma génération y a échappé.
J'y revois encore, sur ce "Tampinet" noir de monde, notre premier grand rassemblement de tous les élèves des deux Lycées et de beaucoup de Bas-Alpins lors de la visite impressionnante à Digne du Général De Gaule. Le "Grand Charles" qui portait bien son surnom.. Un évènement.
J'étais en 5ème il me semble....
Je crois qu'il avait couché à la Préfecture. Nous ... au Lycée.
M. B.
LE TAMPINET
Cette place où » l’air est pur mais où le soleil peut taper dur »
Dans la première moitié du vingtième siècle, et bien avant la deuxième guerre mondiale,
le marché se tenait ,à Digne, le samedi , sur la place du Tampinet. Là, les paysans des environs, venaient , avec leurs charrettes, transportant , selon les saisons :légumes, chevreaux , agneaux, porcelets, produits de la chasse….
Les automobiles étaient encore très rares, et l’on parlait le « patois » entre connaissances.
Et à l’angle de la place et de la rue de l’abattoir, se trouvait un « Bar-Restaurant » où il faisait bon entrer…(1)
« Té, Vé Romain, lou Fernand dé Gaubert arriba,. Anen en co doù Bartolucci…. ! »
(Tiens ,Romain, Fernand de Gaubert arrive. Entrons chez Bartolucci !)
Fernand était parti de Gaubert de bonne heure, après avoir attelée sa jument « Tango », à la crinière blonde, à sa charrette. Il avait revêtu sa blouse de grosse toile bleue et son grand chapeau de feutre noir.
En longeant le lycée Gassendi, il avait vu un très jeune Professeur de gymnastique aux jambes frêles qui exerçait ses élèves au footing et que les lycéens avaient affublé d’un surnom, »Pipette «, bien adapté à sa physionomie.) (2)
Parvenu au niveau du grand pont qui enjambe la Bléone, il avait croisé l’automobile du chirurgien qui montait à l’hôpital, ce praticien ,d’origine Ardèchoise, formé à Lyon ,Pilote Aviateur de la première Guerre Mondiale, qui avait acquis rapidement une réputation (3) .
Fernand attacha sa jument à un arbre qui bordait le Mardaric (non couvert, à ce niveau, à cette époque ) et dettella la charrette. Puis , il alla vendre à l’hôtel du « Grand Paris « les quatre lapins et les trois coqs , ainsi que les quelques kilos de légumes que le propriétaire lui avait commandes.
Cette tâche accomplie, il sortit de sa poche la liste des commissions que lui avait confiée Valentine , sa bourgeoise, et il se rendit à la droguerie, quérir un peu de pétrole pour la lampe
et quelques bougies pour le fanal et aussi pour illuminer la crèche lors de la venue des petits enfants car Noël était proche .A l’épicerie, il acheta du sucre ,du sel , du savon , un peu de chocolat, et quelques dattes et figues sèches (pour les treize desserts) .A la quincaillerie, il prit une bêche pour le jardin. Il prit ensuite rendez-vous chez le maréchal-ferrant pour faire ferrer sa monture.
Il était presque déjà midi lorsqu’il retourna à sa charrette déposer ses achats.
Il suspendit alors au cou de sa bête un sac d’avoine, puis d’un pas pressé, il se rendit chez Bartoluci rejoindre ses camarades .
Là, attablés à une bonne daube, les trois compères ne virent pas passer le temps. Un bon petit vin, bien différent de la piquette que l’on buvait à la ferme , ne tardant pas à faire sentir ses effets, rires et chants se firent entendre.
C’est seulement lorsqu’ils virent décliner le soleil derrière la colline , qu’ils « prirent du souci » et en se disant à une prochaine occasion, qu’ils regagnèrent chacun leur véhicule hippomobile..
Fernand alluma son fanal, quoiqu’il ne fasse pas encore nuit, mais il savait pourquoi.
Puis, il grimpa sur sa charrette , une fois la jument attelée et, après un petit coup de rennes sur l’échine de l’animal, l’ équipage s’ébranla .
Et on pouvait voir cette lumière se balancer au gré de « Tango » qui prenait sa route.
Cet animal, connaissait fort heureusement bien son chemin et devait être conscient de la confiance que lui témoignait son maître, lequel ne tarda pas à s’endormir, car il fallait bien « cuver » toutes ces agapes.
Ainsi, il ne remarqua point le groupe de lycéens « internes » , punis, et donc prives de sortie dans leurs familles, en cette fin de semaine, de retour du chemin du Cousson, où un surveillant (un« Pion ») les avait conduits pour s’aérer.
C’est seulement devant son écurie que la jument s’arrêta .Et Fernand fut tiré de sa torpeur par les cris de Valentine , sa fermière : »Es l’ouro d’arriba,galapian, sies maï ana tampina (4) en co doù Bartolucci !« (« c’est l’heure d’arriver , vaurien, tu es encore allé faire ripaille chez Bartolucci » !)
Mais c’était une époque où l’on savait prendre le temps de vivre .
(1)Le Bar-Restaurant Bartolucci sera entièrement détruit lors du bombardement Americain du 16 08 1944 à 13 heures 45. Quatre personnes y périront sous les bombes : la propriétaire, Henriette Bartolucci , sa fille Louisette et deux jeunes employées.
Ce jour là,, 16 bombes seront larguées par 8 appareils P 47 Thunderbolt ,qui tueront 24 civils et détruiront 18 immeubles de la ville de Digne.Le but de ce bombardement sera la destruction du grand pont sur la Bléone (P.116064). Cette mission N° AO-15 contribuera à « encager » le débarquement de Provence en empêchant l’arrivée de renforts Allemands depuis le Nord de cette région.
(2) Le Professeur Pierson qui formera à l’éducation physique les classes terminales 1963-1964, participera au défilé de la Libération de Digne le 20 08 1944. Il apparait en photo en page 189 du livre de Guy S. Reymond « ça sentait la liberté et l’espérance «. Histoire de la Libération de Digne .14-20 Août 1944.
(3)Le Docteur Paul Jouve (1894-1959) deviendra célèbre dans toutes les Basses-Alpes en participant en qualité de Résistant à la libération de Digne, dont il deviendra le Maire, puis Sénateur et Conseiller Général. Il apparait en photo, lui aussi , sur l’ouvrage de Guy S. Reymond, cité ci –dessus.
(4) :Dans le dictionnaire « provençal-français « de Frédéric Mistral (Trésor doù félibrige 1878), « Tampina » signifie : bâfrer, faire ripaille .
Claude Savornin ; Paris ;23 06 2019